La Méditerranée peut aujourd’hui, comme à son heure la Palestine pour Mahmoud Darwich, valoir pour nous comme métaphore. C’est un nom sans drapeau. C’est la concentration, à si petite échelle, de tant de frontières et de dialectes, de fractures ouvertes sur les routes du commerce, de la guerre et du tourisme. C’est un espace où des peuples voisins partagent le poids des désastres et la joie des levées. C’est une mythologie, trempée dans la matière historique des luttes. La Méditerranée est une scène. Ses artistes, de France et du Liban, d’Espagne, de Grèce ou d’Italie, se retrouvent cette année encore aux 13 vents pour les Rencontres des Arts de la Scène en Méditerranée, pour y élaborer des stratégies de partage qui résistent à l’échange interculturel, pour y présenter des œuvres cherchant leur voie hors des sentiers battus, pour préparer aussi la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée qui naîtra la saison prochaine.
L’an dernier s’est tenue au théâtre la première édition des Rencontres des Arts de la Scène en Méditerranée. Une semaine durant, une vingtaine d’artistes travaillant autour du bassin méditerranéen s’est retrouvée autour d’une table pour se réapproprier et mettre en commun les questions qui traversent la pratique de leur art dans cette zone du monde, et redéfinir des conditions d’invention et de solidarité.
Pour cette deuxième édition, plusieurs d’entre eux reviennent (Argyro Chioti de Grèce, Roberto Castello d’Italie, le collectif Zoukak du Liban) et présentent leurs pièces au public, au fil d’un programme dense, élargi à des lectures — les Pupitres ! —, qui s’ouvrira par la pièce grecque Clean City et s’achèvera par un Qui Vive ! de circonstance. Pendant ce temps, les séances de travail entre artistes se tiendront quotidiennement, souterrainement, orientées peut-être par une hypothèse empruntée à Armand Gatti : affranchir les créations scéniques de l’impératif de la diffusion.
du 8 au 16 novembre
Clean City
Anestis Azas et Prodromos Tsinikoris
les 8 et 9 novembre
réserverNettoyer, purifier : le discours fasciste et ses avatars sécuritaires recourent volontiers à la métaphore de la « propreté » pour décrire leurs opérations. Ainsi, il y a quelques années, dans une Athènes au sommet de la crise économique, le slogan raciste « Clean up the city » portait les esprits à la recherche de boucs émissaires.
Apologies 4&5
Argyro Chioti
les 12 et 13 novembre
réserverDeux personnes, une femme et un homme, se présentent devant une troisième. Il pourrait s’agir d’un examen scolaire, d’un interrogatoire judiciaire ou d’une séance psychanalytique. S’y joue en tout cas une délicate épreuve : ressaisir leur existence, ses bifurcations et ses dérives.
Ghalia’s Miles
Zoukak Theatre Company
les 14 et 15 novembre
réserverPauvre épopée en actes, conte picaresque et musical, odyssée sans retour, Ghalia’s Miles retrace les bornes parcourues par Ghalia à travers le monde arabe. Dans cet essai de myhologie contemporaine, Ghalia est une jeune libanaise de 17 ans, enceinte d’un jeune palestinien, et son histoire est celle d’une fuite, jalonnée de rencontres avec les figures héroïques (souvent féminines) ou stéréotypées (plutôt masculines) des pays traversés.
In girum imus nocte et consumimur igni
Roberto Castello
le 16 novembre
réserverLe titre est un célèbre et latin palindrome (lisible dans les deux sens). Il dit : « Nous tournoyons dans la nuit et nous sommes consumés par le feu ». Il fait — peut-être — référence au mouvement des papillons autour d’une flamme. Il fait — sûrement — référence au film de Guy Debord, réalisé en 1978, sur la consumation des existences modernes.
samedi 16 novembre
réserverCe Qui Vive !, conçu dans le cadre des Rencontres des Arts de la Scène en Méditerranée, propose un programme impromptu, débute après le séminaire d’Olivier Neveux (14 h 30 — 16 h 30) et s’achève par une fête.
Poésie !
Abdullah Miniawy
mardi 26 novembre, à la Salle de sport Jacques Brel (boxe)
entrée libreet aussi
ouvert à tous
atelier dirigé par les acteurs de la Troupe Associée
retour sur Ghalia’s Miles, ouvert à tous
dans le cadre de l’atelier de costumes, ouvert à tous
à l'entour
Pour prolonger « Les Rencontres des Arts de la Scène en Méditerranée », découvrez des spectacles programmés ce mois-ci chez nos voisins :
jeu 7 nov à 19 h
à Ici-CCN Montpellier/Occitanie (studio Bagouet)
« Fenêtre sur résidence »
Création 2020 (titre provisoire) de Nacera Belaza
La chorégraphe algérienne Nacera Belaza est en résidence à Ici-CCN Montpellier du 28 oct au 8 nov pour sa prochaine création.
Participez à un « Club de danse » avec elle, le mer 6 nov de 19 h à 21 h !
réservations : 04 67 60 06 79, billetterie@ici-ccn.com, ici-ccn.com
du 13 au 29 nov à 20 h, les mer, jeu et ven
à La Bulle Bleue
L’Amour des commencements de Maguelone Vidal
création pour huit acteurs de La Bulle Bleue
réservations : 04 67 42 18 61, reservation.labullebleue@adpep34.org, La Bulle Bleue
du 15 au 23 nov
au Théâtre Molière-Sète, scène nationale archipel de Thau
« España, anda ya ! »
Le Théâtre Molière propose un temps fort autour de l’Espagne avec :
Sin Permiso d’Ana Morales le 15 nov à 20 h 30
Buffles d’Émilie Flacher le 16 nov à 20 h 30
Niño de Elche (concert) le 19 nov à 20 h 30
Romances inciertos de François Chaignaud le 23 nov à 20 h 30.
réservations tmsete.com
mer 27 nov à 20 h et jeu 28 nov à 19 h 15
à La Vignette scène conventionnée Université Paul-Valéry Montpellier III
Archive d’Arkadi Zaides
chorégraphie d’après des images filmées par les volontaires du B’Tselem Camera Project
réservations dès le 12 septembre, théâtre la vignette