Words… words… words…

Pour Cédric Gourmelon, la poésie sauvage, les textes et chansons, la rage aussi de Léo Ferré sont toujours un peu là, dans la tête, dans le corps et les engagements, pas loin. Comme un voisinage amical et vibrant, un refuge parfois, une sorte d’histoire d’amour qui dure. Depuis vingt ans, il fait régulièrement des performances et des spectacles, seul en scène, et partage cette passion avec le public. C’est donc tout naturellement qu’il y retourne avec cet opus, pour lequel il a demandé à l’auteur Baptiste Amann, lui-même addict, d’écrire un texte en plus, un texte à lui, pour converser avec les mots les mots les mots de Léo. En attendant l’idole. Ça n’est pas un hommage, juste une façon intense d’habiter encore la vraie puissance et la langue d’un ami imaginaire, dans l’euphorie poético-anarchiste d’un beau bordel organisé, forcément, avec le temps.

Cédric Gourmelon

Metteur en scène et comédien, il est formé à l’école du Théâtre National de Bretagne. En 2000, il danse avec Catherine Diverrès dans Le Double de la bataille. En 2001, il joue dans Violences de Didier-Georges Gabily, mis en scène par Stanislas Nordey.
En 2000 et 2002, il met en scène deux créations au Théâtre National de Bretagne: La Nuit, d’après des textes d’Hervé Guibert, Samuel Beckett et Luciano Bolis et Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert. En 2004, il collabore à la mise en scène de Stanislas Nordey pour l’opéra Les Nègres d’après Jean Genet. Passionné par l’œuvre de Jean Genet dont il compte quatre mises en scène (Le Condamné à mortHaute SurveillanceSplendid’s et Le Funambule), il s’intéresse aussi à des auteurs classiques avec Édouard II de Marlowe en 2008, Hercule Furieux et Œdipe de Sénèque en 2011. Il monte et adapte différents textes contemporains, La Princesse Blanche de R. M. Rilke (2003), Words…words…words… d’après Léo Ferré (2005), Ultimatum d’après Fernando Pessoa, David Wojnarowicz, Patrick Kerman (2007), La Femme sans bras de Pierre Notte (2010), Il y aura quelque chose à manger de Ronan Mancec (2012).
Il travaille en Russie, où il a mis en scène Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce en 2010 pour le MKHAT (Théâtre d’Art de Moscou), Tailleur pour dames de Georges Feydeau en 2013 pour le Théâtre Drama de Minousinsk, et au Maroc, en 2016 où il crée Le Déterreur d’après Mohammed Khaïr Eddine à l’Institut Français de Casablanca, en tournée dans les Instituts Français du Maroc et au Tarmac à Paris en 2017. En 2013, il crée Au bord du gouffre de David Wojnarowicz, préparé en résidence à New York dans le cadre de la Villa Medicis Hors les murs dont il est lauréat cette année-là. En 2016, il met en scène Tailleur pour dames de Georges Feydeau dans une nouvelle version au CDN de Sartrouville. En 2017, il met en scène Haute Surveillance de Jean Genet, à la Comédie Française. En novembre 2019, Liberté à Brême de R.W. Fassbinder, avec notamment Valérie Dréville, au Théâtre National de Bretagne.
Corde. raide est sa première création en septembre 2022 à la Comédie de Béthune, CDN des Hauts-de-France, qu’il dirige depuis le 1er juillet 2021. La même saison il reprend le spectacle Words…words…words… dans une nouvelle forme, y ajoutant un texte commandé à Baptiste Amann.

textes Léo Ferré, Baptiste Amann
mise en scène et interprétation Cédric Gourmelon

création sonore : Mikaël Plunian
scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy
lumières : Marie-Christine Soma
regard extérieur : Benjamin Guyot

production : Comédie de Béthune — Centre dramatique national Hauts-de-France