Le titre est un célèbre et latin palindrome (lisible dans les deux sens). Il dit : « Nous tournoyons dans la nuit et nous sommes consumés par le feu ». Il fait — peut-être — référence au mouvement des papillons autour d’une flamme. Il fait — sûrement — référence au film de Guy Debord, réalisé en 1978, sur la consumation des existences modernes. Cette pièce chorégraphique tient sans doute des deux. L’espace y est sombre et les corps pâles. Le son dicte sa loi aux danseurs. La lumière isole leurs membres. Résistent les micro-scénarios, grotesques ou comiques, d’un groupe qui s’efforce de vivre.

Roberto Castello

Danseur, dramaturge et metteur en scène j’ai étudié la danse moderne à Turin et à New York. Après avoir travaillé avec Carolyn Carlson à Venise au début des années 1980, j’ai participé
à la création de Sosta Palmizi, l’une des premières compagnies de danse contemporaine en Italie. En 1993, je m’installe en Toscane et je fonde ALDES. Au fil des années, d’une simple compagnie, ALDES s’est progressivement transformée en une structure organisationnelle qui, en quelque sorte, mène une action semblable à celle d’un centre chorégraphique français.
Ce qui m’intéresse vraiment c’est la dimension politique de l’art, sa capacité à changer le monde en n’utilisant que des formes, des gestes et des sons. Je crois en un art humble, sans œuvres ni génie immortels, un art qui existe juste dans  cadre de la rencontre à distance — dans le temps et dans l’espace — entre celui qui le fait et celui qui en bénéficie.