La troupe //Interstices de Marie Lamachère s’est longtemps attelée à tirer des fictions du passé — Brecht, Beckett ou Büchner — quelques armes pour saisir les formes sociales de notre temps, et les formes d’un nouveau théâtre d’acteurs. Et puis s’est ouvert un vaste chantier, inspiré d’un penseur du XIXe siècle, Charles Fourier, dit parfois utopiste. Fourier voyait loin dans le futur. Armé d’une étrange théorie scientifique – l’attraction passionnelle -, il imaginait des modèles de vie en société, les phalanstères, comme alternative aux ravages des sociétés industrielles. Habitat, travail, amours, arts, il n’écartait aucune des dimensions de l’homme. Ce rêve précis a poussé la compagnie //Interstices à une méticuleuse enquête de terrain sur les utopies contemporaines, rurales et urbaines, dont sont nées, comme par un juste retour des choses, deux pièces de fiction : Nous qui habitons vos ruines, qui se jouera en itinérance tout au long de la saison, et De quoi hier sera fait, créée au théâtre.
De quoi hier sera fait
Barbara Métais-Chastanier, Marie Lamachère
du 17 au 23 janvier (représentations du jeudi 16 et du vendredi 24 janvier annulées)
réserverEn 2050, disent les pronostics, deux tiers de la population mondiale habiteront les villes. Mégalopoles, centres urbains : formes futures où l’on projette un peu vite, à raison de notre difficile présent, la certitude du pire. Car qui sait, d’ici là, les chemins que nous aurons empruntés ?
samedi 18 janvier
réserverCe Qui Vive !, conçu en collaboration avec l’équipe de Marie Lamachère, propose un programme impromptu, débute après le séminaire d’Olivier Neveux (14 h 30 — 16 h 30) et s’achève par un concert.
Poésie !
Natyot
jeudi 9 janvier, Maison pour tous Frédéric Chopin
entrée libreet aussi
dirigé par Argyro Chioti
de Matthieu Bareyre
au cinéma Diagonal
retour sur De quoi hier sera fait, ouvert à tous
à l'entour
La saison dernière, nous recevions Valère Novarina au Théâtre des 13 vents, nous vous recommandons, en janvier, de découvrir sa dernière création programmée par le Théâtre Molière à Sète (avec la possibilité de réserver pour ces représentations auprès de notre billetterie).
mar 14 janv à 20 h 30 et mer 15 janv à 19 h
au Théâtre Molière-Sète, scène nationale archipel de Thau
durée estimée : 2 h
L’Animal imaginaire
de Valère Novarina
En préparant une exposition de ses peintures à Thonon en 2018, Valère Novarina se rend compte qu’en touchant, retouchant d’anciennes toiles, la résonance entière du tableau se trouve modifiée. Il décide pour la première fois pour ce spectacle de travailler le texte comme les toiles, en poussant encore plus loin l’expérience physique, matérielle de l’écriture. Au milieu du surgissement de la parole qui donne lieu à des morceaux inédits, il retourne à d’anciens textes qu’il remanie en changeant l’ordre, la place, le montage, pour en extraire des sonorités nouvelles.
« Étymologiquement, le mot théâtre signifie ”voir“. Nous venons voir la figure humaine décomposée et recomposée. Je raconte toujours ça : le démontage de l’idole humaine. » V. N.
texte, mise en scène et peintures : Valère Novarina
avec : Manuel Le Lièvre, Agnès Sourdillon, Nicolas Struve, Julie Kpéré, Édouard Baptiste, Dominique Parent, Valérie Vinci, René Turquois, Valès Bedfod et Christian Paccoud
collaboration artistique : Céline Schaeffer
musique : Christian Paccoud
scénographie : Jean-Baptiste Née
lumières : Joël Hourbeigt
costumes : Charlotte Villermet
dramaturgie : Adélaïde Pralon et Roséliane Goldstein
collaboration musicale : Armelle Dumoulin, violon : Mathias Lévy
assistante de l’auteur : Sidonie Han