Quelle folle raison empêche un jour un être de répondre aux attentes habituelles du monde, à celles de son n +1 ou de son n –1 ? À quel moment rompt-il avec son système, pour tout d’un coup dérailler et prendre le large ? Françoise Bloch et son équipe, comme à leur habitude, abordent ce motif à partir d’imitations, celles de situations de travail (et de burn-out) qui forment l’ordinaire du néolibéralisme entrepreneurial. Mais qui sait s’ils ne devront pas à leur tour rompre avec leurs habitudes théâtrales, et larguer les amarres, au détour d’une phrase, vers une forme inconnue ?

Françoise Bloch

Depuis 2006, Françoise Bloch et sa compagnie Zoo Théâtre poursuivent une recherche où l’exploration documentaire (interviews, enquêtes, films) sert de tremplin à un théâtre à la fois physique et critique qui s’attache à réinventer les chemins possibles entre des fragments collectés du « réel » et leurs transpositions théâtrales. Les spectacles se construisent collectivement avec les acteurs qui les jouent et convoquent d’autres outils scéniques que le seul texte (mouvement, vidéo, musique).
Une trilogie sur la concurrence a d’abord vu le jour : Grow or go sur les discours de jeunes consultants en stratégie d’entreprises, Une société de services mettant en scène des travailleurs précaires en centre d’appels et enfin Money ! qui s’attaquait aux mécanismes financiers et Études sur les liens entre finance et politique.
Avec Points de rupture, fiction et espaces rêvés rejoignent les documents pour explorer ces moments où un être rompt avec le système et/ou le groupe dans lequel il est inscrit pour tracer une autre ligne.
En-dehors de son travail de mise en scène (mais profondément articulé à celui-ci), Françoise Bloch enseigne de façon régulière à l’Ecole Supérieure d’Acteurs de Liège (ESACT) où ses projets sont explorés, ainsi qu’à l’École du Théâtre National de Strasbourg.