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Si cette bobine, inventée en 1850 par monsieur Ruhmkorff et présente sur scène, peut transformer un courant de basse intensité en une décharge de 60 000 volts, alors… qu’en est-il du sexe ? Pierre Meunier pose rêveusement la question. Sexe. Le mot inquiète, ne nous laisse pas en paix, charrie son lot de certitudes terrifiées, de dominations terrifiantes. L’amour physique éveille la curiosité du physicien amateur. Il médite sur l’étreinte de deux blocs d’argile, le raccord des tuyaux, mêle les observations scientifiques et sexuelles, glisse doucement des lois de l’attraction à celles de l’attirance.
Pierre Meunier
Mon expérience de cirque a sûrement nourri mon goût pour la confrontation avec les lois physiques de ce monde, et l’attrait que j’éprouve pour la matière brute : cailloux, tas, fer, sable, ressorts, vase… Ces présences largement déconsidérées dans la hiérarchie des valeurs dominantes, tout comme les personnes rencontrées lors d’ateliers en milieu psychiatrique, m’ont ouvert un champ d’exploration sensible qui fonde et alimente mon appétit de création théâtrale. Fabriquer les conditions propices d’une rêverie active et dynamisante à partager avec le spectateur, voilà ce que nous tentons chaque fois avec mon amie Bordat, entraînant toute l’équipe de la Belle Meunière avec nous pour s’aventurer ensemble là où nous ne savons rien, là où nous serons forcément perdus, là où nous espérons toujours découvrir la raison secrète de nos attirances.
Pierre Meunier
texte, jeu et mise en scène : Pierre Meunier
collaboration artistique : Marguerite Bordat
lumière : Bruno Goubert
texte publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs
production : La Belle Meunière
avec le soutien de : DRAC Auvergne et du Conseil général de l’Allier