Qui a tué le père ? Le vieux Karamazov avait quatre fils, dont un bâtard. Un seul a donné le coup, le pilon de cuivre est dans le jardin, couvert de sang. Une chose est sûre : personne n’est innocent, et tous les motifs, à force de contradiction, exploseront en vol. Puis passera la justice des hommes. Jean Genet : « Ai-je mal lu Les Frères Karamazov ? Je l’ai lu comme une blague. Une farce, une bouffonnerie à la fois énorme et mesquine, puisqu’elle s’exerce sur tout ce qui faisait de [Dostoïevski] un romancier possédé, elle s’exerce contre lui-même, et avec des moyens astucieux et enfantins, dont il use avec la mauvaise foi têtue de Saint-Paul. »
Sylvain Creuzevault
Cofondateur du groupe D’ores et déjà, Sylvain Creuzevault signe sa première mise en scène en 2003 (Les Mains bleues de Larry Tremblay), puis monte en 2005 Visage de feu de Marius von Mayenburg. À l’Odéon, il participe à la création de Fœtus, dans le cadre du festival Berthier’06, puis met en scène Baal de Brecht (2006, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris).
Le père tralalère, créé au Théâtre-Studio d’Alfortville en 2007, est repris à la Colline, où Creuzevault met en scène Notre terreur (2009). Il travaille au Deutsches Schauspielhaus (Hambourg 2009) où il crée La Mission de Müller. Viennent ensuite à la Colline, toujours dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Le Capital et son Singe (2014 et 2016), Angelus Novus AntiFaust (créé au Théâtre national de Strasbourg). En 2018, après avoir adapté Les Démons de Dostoïevski (Odéon), il a monté Les Tourmentes, d’après Mallarmé et Jack London (MC93 Bobigny), ainsi qu’une nouvelle version du travail sur Marx, Banquet Capital. Il retrouve Dostoïevski avec L’Adolescent (Odéon, 2019, festival des écoles du théâtre public). Le romancier russe lui inspire également Le Grand Inquisiteur, présenté à l’Odéon (2020).
En 2021, il fonde les Conseils Arlequins, École du Parti. Cette école oriente son travail pédagogique sur la formation de l’acteur autour de l’œuvre L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss. Les premiers travaux seront présentés au cours de la saison 22/23, entre autres le spectacle de sortie du groupe 47 de l’école du Théâtre national de Strasbourg.
Sylvain Creuzevault est artiste associé de l’Odéon-Théâtre de l’Europe depuis 2016.
d’après Fédor Dostoïevski
adaptation et mise en scène : Sylvain Creuzevault
avec : Nicolas Bouchaud, Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier et les musiciens Sylvaine Hélary et Antonin Rayon
traduction française : André Markowicz
dramaturgie : Julien Allavena
scénographie : Jean-Baptiste Bellon
lumière : Vyara Stefanova
création musique : Sylvaine Hélary, Antonin Rayon
son et régie générale : Michaël Schaller
vidéo et régie plateau : Valentin Dabbadie
régie lumière : Jacques Grislin
maquillage : Mityl Brimeur
masques : Loïc Nébréda
costumes : Gwendoline Bouget
administration de tournée : Anne-Lise Roustan
production et diffusion : Élodie Régibier
Les Frères Karamazov est publié aux éditions Actes Sud.
production : Le Singe
coproduction : Odéon – Théâtre de l’Europe, Festival d’Automne à Paris, Théâtre national de Strasbourg, L’Empreinte – scène nationale Brive/Tulle, Théâtre des 13 vents – centre dramatique national de Montpellier, Théâtre de l’Union – centre dramatique national de Limoges, La Coursive – scène nationale de La Rochelle, Bonlieu – scène nationale d’Annecy
avec le soutien de l’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine)
La compagnie est soutenue par le ministère de la Culture / DRAC Nouvelle-Aquitaine.
Les Frères Karamazov de Fédor Dostoïevski, traduction André Markowicz, est publié aux éditions Actes Sud, 2002.