Au départ, il y a cette notion, devenue mythique : la Cité (Pólis, en grec), une forme politique d’unité. Mais comment se forme une unité ? Selon quelles strates et quels recouvrements ? Il faut, pour le voir, dépasser la couche superficielle. Emmanuel Eggermont s’appuie sur l’expérience picturale de l’« outre-noir » de Pierre Soulages. Sur la scène, tout est noir : costumes, objets, scénographie, plateau. Et dans cet espace aux limites floues, seul le décollement singulier de chaque danseur, porteur des plis de son expérience, révèle les failles de l’obscurité.

Emmanuel Eggermont

La danse est là depuis toujours, comme une évidence. Mon parcours commence par la découverte d’autres cultures, trois ans en Espagne puis deux en Corée du Sud. Il se poursuit avec un choc artistique décisif, la rencontre avec le chorégraphe allemand Raimund Hoghe. Avec lui, je partage le goût de l’ouverture vers l’autre et une attention pour l’essence, pour l’essentiel. Au sein de ma compagnie L’Anthracite, j’aime inviter des artistes d’horizons différents à imaginer de nouveaux schémas de travail. Avec un goût tangible pour l’art plastique et l’architecture, je développe une danse sincère qui offre de multiples accès. Je n’impose pas une idée, je mobilise différents types de références pour tenter d’éveiller le sens critique et permettre au public de se sentir concerné, actif.